Cette histoire locale au sens réel du terme, poussée à la limite de ce qu'il nous a encore été possible de sauver concernant le passé du "vieux Saint Marcellin", est le fruit de recherches patientes et sérieuses.
Très fouillée et précise - compte tenu des faits dûment authentifiés rapportés par l'Histoire - enrichie de détails apparemment futiles mais que nous n'avons point négligés à dessein, celle-ci doit fournir à nos concitoyens ample matière à satisfaire leur curiosité pour la vérité historique, ou simplement leur goût pour l'anecdote "de clocher".
L'urbanisation fort avancée de la cité - qui n'a pas échappé à ce "mal nécessaire" - n'est pas achevée pour autant : Saint-Marcellin s'agrandit et change de visage... Que va-t-il subsister dans les années futures de son ancien faubourg (déjà remodelé), de ses rues et impasses fleurant le bon vieux temps, du souvenir de ceux qui ont "fait" son Histoire, de l'antique rempart aux vestiges discrets et du nom pittoresque que portent encore ses rues ?
On croit souvent à tort que, que, des temps plus anciens, Saint-Marcellin n'a conservé que son magnifique clocher et le "château" des Maugiron qui sont l'orgueil de la cité ; mais la ville recèle maints trésors et richesses enfouis non seulement dans les arcanes poussiéreuses de l'"Histoire" de la province et de la France, mais dans des collections particulières ignorées auxquelles nous avons eu la chance d'accéder : nombre de documents et de faits inédits sont reproduits dans les chapitres qui vont suivre.
Le travail de recherche et de compilation présenté par ailleurs synthétise ce que les trop rares auteurs - dont on lira le nom dans les notes, à mesure - ont écrit sur la ville de Saint-Marcellin proprement dite. Car, si beaucoup d'érudits se sont penchés sur le passé de la province - le Dauphiné dans son ensemble - voire les communes qui nous entourent, peu d'ouvrages traitent de notre localité en particulier : on ne trouve aucune monographie en vente dans les librairies.
Il était donc urgent de mettre au goût du jour l'essentiel des travaux de ces éminents devanciers, dont l'oeuvre méritoire à ses degrés divers et selon l'importance ne devait pas s'éteindre. Sinon, la tâche de l'historien de l'avenir s'avérera d'autant plus difficile et délicate si l'on songe à l'oubli, voire à l'indifférence, à la dispersion et destruction inévitables des documents d'époque et précieux témoignages qui se produisent fatalement au fil des ans. C'est pourquoi nous avons voulu recueillir sans plus tarder - plutôt que de laisser trop de choses dans l'ombre -, le reliquat de l'héritage du passé sous toutes les formes qui subsistent ; malgré que, dans sa course, le Temps nous ait déjà que trop distancé...
L'histoire de Saint-Marcellin est suffisamment attachante pour être digne de survivre. C'est à quoi nous avons visé dans l'intention d'informer le lecteur au maximum. Pour plus de précisions sur certains points, s'il le désire, les notes, les renvois et annexes abondants pourront lui éviter de faire des recherches parmi d'autres ouvrages qui ne sont pas toujours à portée de la main.
Que toutes celles et ceux, confrères ou amis cités aux références, qui nous ont ouvert leurs bibliothèques et collections particulières, confié leur incunables, documents d'archives, articles de journaux, correspondances inédites, affiches, gravures, parchemins divers, etc. trouvent ici l'expression de notre vive gratitude, ainsi que nos plus chaleureux remerciements.
Jean SORREL.
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